SPECIAL COLLECTION / CAHIER THÉMATIQUE

4 articles (pp. 2-64)

INTRODUCTION (Fr)

Neurosciences cognitives et éducation à la petite enfance

Lorie-Marlène BRAULT FOISY et Stéphanie DUVAL

https://doi.org/10.24046/neuroed.20200601.2 | PAGES 2-3

INTRODUCTION (En)

Early childhood education and cognitive neuroscience

Lorie-Marlène BRAULT FOISY & Stéphanie DUVAL

https://doi.org/10.24046/neuroed.20200601.4 | PAGES 4-5


SPECIAL COLLECTION / CAHIER THÉMATIQUE

RECHERCHE EXPÉRIMENTALE

ARTICLE 1

Le lien entre les habiletés d'autorégulation observées chez l'enfant âgé de 5 ans et la qualité des interactions en classe d’éducation préscolaire

Noémie MONTMINY, Stéphanie DUVAL et Caroline BOUCHARD

https://doi.org/10.24046/neuroed.20200601.6 | PAGES 6-23

Résumé

Cette étude vise à examiner le caractère prédictif de la qualité des interactions en classe d’éducation préscolaire cinq ans sur le niveau d’habiletés d’autorégulation (AR) de l’enfant, telles qu’observées en contexte naturel. Pour ce faire, les habiletés d’AR de 32 enfants provenant de 9 classes ont été observées à l’aide de l’Échelle d’observation de l’autorégulation en contexte de jeu symbolique (Montminy et Duval, 2019). La qualité des interactions enseignante-enfants a, quant à elle, été mesurée à l’aide du Classroom Assessment Scoring System (CLASS; Pianta, La Paro et Hamre, 2008). Les résultats des régressions hiérarchiques révèlent des relations significatives entre les dimensions de la qualité des interactions en classe (p. ex. la sensibilité de l'enseignante) et les processus liés à l’AR (p. ex. l’autocontrôle). Deux constats principaux peuvent être dégagés de ces résultats. Premièrement, les interactions corégulatrices de l’enseignante doivent considérer le développement hiérarchique de l’AR de l’enfant, en modifiant ses stratégies d’étayage selon son niveau d’habiletés émotionnelles, comportementales et cognitives. Deuxièmement, trop de soutien aux habiletés liées à l’AR de l’enfant se rangerait davantage dans l’ordre de la régulation externe que dans la corégulation. Ces résultats sont discutés au regard de leur implication pour les recherches futures ainsi que pour la pratique.


SPECIAL COLLECTION / CAHIER THÉMATIQUE

THEORETICAL ARTICLE

ARTICLE 2

Guidelines for conducting a pre-post intervention study with preschool children using fMRI: The rationale behind the methodological choices of a research project on reading acquisition

Jérémie BLANCHETTE SARRASIN, Lorie-Marlène BRAULT FOISY, Alexandra AUCLAIR, Martin RIOPEL, & Steve MASSON

https://doi.org/10.24046/neuroed.20200601.24 | PAGES 24-36

Abstract

In an effort to build bridges between the fields of neuroscience and education, several research projects using neuroimaging focus on the early childhood period. This period of life is indeed crucial for child development, as early educational experiences can have a significant influence on subsequent learning. However, conducting neuroimaging projects with young children presents several challenges, both for participants and researchers. For instance, fMRI technology requires that participants move as little as possible during data acquisition, which can be a real challenge for a young child. Building on previous papers that make recommendations to facilitate the conduct of fMRI research involving young children, the present article proposes to discuss the rationale behind the methodological choices of a particular case: the case of an fMRI intervention study conducted with preschool children. An fMRI intervention study with young children is indeed particularly challenging, especially when it includes two fMRI sessions, pre- and post-intervention. Since no previous articles have focused on the specific challenges encountered in this specific type of study, this article aims to discuss the main questions that may arise regarding different key moments of this type of research project: recruitment of participants, preparation for fMRI sessions, fMRI data acquisition and data analysis.


Résumé

La littérature scientifique en didactique de l’arithmétique suggère qu’au moins trois prérequis sont essentiels à l’apprentissage de l’arithmétique au préscolaire : le développement du sens des nombres, l’établissement de liens entre ce sens des nombres et les nombres symboliques, ainsi que le développement de l’inhibition. Dans cet article, les études portant sur des programmes d’intervention ayant pour objectif de développer un ou plusieurs de ces prérequis chez les élèves du préscolaire sont présentées et discutées. Parmi plus de 22 programmes d'intervention en arithmétique recensés, seulement 5 s’appuient explicitement sur la recherche en neurosciences en ciblant au moins un des prérequis identifiés et aucun des programmes identifiés ne vise le développement de l’inhibition. L’analyse de ces programmes suggère qu’il pourrait être bénéfique d’élaborer et de tester une intervention intégrant des activités visant les trois prérequis mentionnés.


Résumé

Les recherches en psychologie, en neurosciences cognitives et en didactique des mathématiques mènent à penser que trois prérequis sont importants dans l’apprentissage de l’arithmétique : le sens des nombres, la capacité d’établir des liens entre ce sens des nombres et les nombres symboliques, et la capacité de résister à l’utilisation de certaines stratégies inefficaces grâce au contrôle inhibiteur. Bien que des recherches aient déjà étudié les effets d’interventions pédagogiques visant le développement des deux premiers prérequis, aucune n’aurait évalué les effets d’une intervention visant les trois prérequis, ni les effets spécifiques du développement du contrôle inhibiteur. Pour cette raison, les effets d’une intervention ciblant les deux premiers prérequis et d’une autre ciblant les trois ont été évalués auprès de 126 élèves du préscolaire âgés de 5 ans. Les résultats montrent non seulement que les deux interventions ont des effets bénéfiques sur le développement de plusieurs habiletés numériques comparativement à un enseignement régulier, mais également qu’une intervention visant le contrôle inhibiteur, en plus des deux premiers prérequis, facilite davantage l’apprentissage du comptage et de la conservation du nombre. Cette étude met donc en évidence l’importance de développer le contrôle inhibiteur des élèves du préscolaire pour mieux les préparer à l’apprentissage de l’arithmétique.


ALSO IN THIS ISSUE / ÉGALEMENT DANS CE NUMÉRO

 

Résumé

L’idée selon laquelle un élève apprend mieux lorsque le contenu pédagogique est présenté dans sa modalité sensorielle préférée (p. ex. présenter des diagrammes ou des images à un élève « visuel ») ne repose sur aucun fondement scientifique. Comme d’autres fausses croyances sur le cerveau et l’apprentissage (p. ex. On utilise seulement 10 % de notre cerveau), il s’agit d’un neuromythe. La prévalence internationale d’adhésion au neuromythe des « styles d’apprentissage » VAK (visuel, auditif, kinesthésique) dans le milieu de l’éducation est en moyenne de 88 %. Cette fausse croyance semble profondément ancrée dans l’expérience personnelle des enseignants. En effet, dans une recherche récente, après avoir été exposés au savoir scientifique disqualifiant leur utilité pédagogique, 90 % des répondants ont rejeté le bien-fondé conceptuel des styles d’apprentissage, mais un tiers d’entre eux ont indiqué vouloir malgré tout continuer d’employer ce concept dans leur pratique enseignante, dont 89 % en raison de leur expérience personnelle (p. ex. Je l’observe en classe). Les observations anecdotiques sembleraient donc protéger les neuromythes de l’assaut du savoir scientifique. Dans la présente étude, nous avons émis l’hypothèse que la création d’une anecdote personnelle disqualifiant l’utilité pédagogique des styles d’apprentissage VAK puisse former, avec le savoir scientifique, une alliance suffisamment puissante pour faire contrepoids aux anecdotes déjà vécues par les répondants et déstabiliser cette fausse croyance. Des apprentis enseignants ont réalisé une activité didactique dans laquelle le contenu pédagogique était présenté dans la modalité sensorielle (visuelle ou auditive) correspondant ou non à leur propre « style d’apprentissage » (présumé). Les participants ont ensuite été confrontés à la fois à l’absence de preuves scientifiques et à leurs propres données personnelles disqualifiant l’idée d’un meilleur apprentissage lorsque la modalité sensorielle dans laquelle le contenu pédagogique est présenté correspond au « style d’apprentissage » de l’apprenant. De 100 % avant l’intervention, le pourcentage d’apprentis enseignants ayant indiqué avoir l’intention d’utiliser des pratiques pédagogiques inspirées des styles d’apprentissage VAK a décliné à 60 % après l’intervention. Ce taux considérable de résistance à l’intervention suggère que l’anecdote créée n’avait pas une puissance suffisante pour déstabiliser la fausse croyance. Des pistes de recherche futures sont suggérées pour consolider la nouvelle anecdote, dont notamment une intervention visant à réaliser l’activité didactique auprès d’élèves, de sorte que les participants puissent être témoins de contre-exemples directement issus du milieu éducatif.


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